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MUL fauché : des solutions !

par erwan dans Voyager léger 18 janv. 2014 mis à jour 28 janv. 2014 15811 lecteurs 1 commentaires
Lecture 11 min.

Liste indispensable du MUL à prix réduit

Texte et photos : Mad des forums de Carnets d'Aventures, Randonner Léger et Vie Sauvage et Survie
www.randonner-leger.org

Article publié dans Carnets d'Aventures n°18

Ne nous voilons pas la face, une large majorité des « MULs », ou « marcheurs ultralégers », sont des dingos du matériel avancé, hypertechnique, et souvent très cher... Mais beaucoup sont aussi des bricoleurs, des inventeurs, et le forum de « Randonner léger » est une mine d'idées qui – mises ensemble – permettent de marcher pendant des jours, des semaines ou des mois dans de bonnes conditions, et ce pour un budget raisonnable, voire dérisoire. Voici une liste de tout ce qui est indispensable et suffisant pour randonner dans de bonnes conditions avec un investissement aussi réduit que possible. Cette liste est assez proche de celles déjà établies dans Carnets d'Aventures et ailleurs (par exemple CA n°4), mais l'accent est mis sur la minimisation du coût plus que sur l'optimisation des performances. Bien sûr, ce choix ne sera vraiment adapté qu'à des randos en plaine ou en moyenne montagne, et seulement hors des mois les plus froids, mais il permettra déjà de longues aventures sans que le budget soit un obstacle.

Pour acheter le matériel, on s'adressera suivant le cas aux grands magasins de sport spécialisés (Au Vieux Campeur, Décathlon, Go Sport etc.), aux hypermarchés (en particulier avant l'été où fleurissent des rayons camping), et au marché de l'occasion sur les forums Internet (le forum de « Carnets d'Aventures » bien sûr, ainsi que celui de « Randonner Léger » et celui de « Vie Sauvage et Survie » sont de bonnes adresses). Les marchés et solderies sont aussi des sources intéressantes, et la bonne vieille « récup » est une mine d’or !

Les chaussures

Il s'agit de marcher, donc à tout seigneur tout honneur : le choix le plus important sera celui des chaussures. Et là, le fait d'avoir choisi de marcher léger permettra d'être à l'aise avec des chaussures basses « multi-activités », sans qu’il soit nécessaire d’investir dans les traditionnelles « grosses » de marche. Il est probable que parmi celles que vous utilisez tous les jours, une paire conviendrait déjà. Sinon, les grands magasins de sport ont tous des modèles d'entrée de gamme qui suffiront largement si vous êtes peu chargés ; en outre, dans ces magasins, il y a souvent des soldes des années précédentes. Ni la tige haute ni la membrane imperméable ne sont utiles hors des reliefs accidentés et hors des températures très basses. Par contre, il est indispensable de se sentir bien, et « au large », car après quelques dizaines de kilomètres quotidiens, des chaussures trop serrées seraient insupportables. Un investissement très utile sera celui d'une ou deux paires de chaussettes correctes, en mélange synthétique et laine ou synthétique et coton.

Le sac à dos

Là encore, le fait de marcher léger simplifie le cahier des charges ! Porter moins de 10 kg ne demande pas le même confort de dos et de bretelles qu’en porter 20 ou 30… Et comme on ne prend que l’essentiel, le volume est lui aussi réduit. Un simple sac à dos de lycéen suffira dans bien des cas. Sinon, parmi les modèles les moins chers des grandes enseignes de sport, on trouve des sacs de 20 litres (un peu juste) à 40 litres, en dessous du kilo.
On peut aussi bricoler un sac existant ou même en faire un soi-même. Un exemple particulièrement séduisant, le « Toutanmesh » a été décrit sur RL, à partir d’un sac en filet pour balles de tennis.
(Mots-clefs : « toutanmesh » sur randonner-leger.org).
Le marché de l’occasion et les solderies sont aussi à considérer.
Les sacs à dos n’étant en général pas étanches, il est prudent, par temps pluvieux, de doubler l’intérieur avec un sac-poubelle résistant.

Les vêtements

Le coton n'est pas très cher, mais mouillé, c'est une catastrophe, et si on le lave, il sèche très lentement. Un pantalon en synthétique, avec un bermuda du même métal :-) , que l'on trouve au printemps dans les hypermarchés pour quelques euros, seront très adaptés. On y trouve aussi des chemisettes en synthétique, bien préférables aux t-shirts (j'ai acheté il y a une douzaine d'années 4 chemisettes à 5€ que j'ai malmenées des mois entiers dans la jungle et qui sont encore présentables). Là aussi, il les faut assez amples, et plutôt de couleur claire mais pas unie (compromis protection soleil et moindre visibilité des taches). Deux chemisettes et une chemise à manches longues seront plus que suffisantes pour une rando même au long cours. Pour les sous-vêtements, on se contentera de deux slips (ou de deux caleçons de running si l’on est sujet aux irritations :-)), et d’un maillot – tout ça bon marché et en synthétique, car ça sèche très vite.
Pour le soir ou pour les jours de mauvais temps, une micropolaire d'entrée de gamme (une douzaine d'euros typiquement) est préférable à un gros pull en laine.
Quant à la protection contre la pluie, il y a deux options : si vous randonnez seul, optez pour le poncho, qui servira aussi d'abri pour la nuit (voir plus bas). Autrement, une veste imperméable sera indispensable. On en trouve de quelques euros à plusieurs centaines d'euros : l'imperméabilité, la respirabilité, la solidité et le look font les différences. Il y a un truc à savoir : dans les marchés et dans certaines solderies, on trouve parfois des vestes de très bonne qualité, vendues au dixième de leur valeur initiale ! Il s'agit souvent de lots de l'année d'avant, ou de marques rachetées. J'ai ainsi trouvé pour 10€ pièce des vestes très techniques, très légères, dont le prix était auparavant de 150€ !
Nous parlerons plus loin (au paragraphe sur le couchage) du paréo. Un autre élément utile est un couvre-chef : un bandana en coton (1 ou 2€ sur les marchés) fera parfaitement l'affaire, et aura de nombreux autres usages (manique pour ne pas se brûler avec la popote, essuie-face quand on ruisselle de transpiration, bandage d'urgence, taie d'oreiller si on utilise ses chaussures comme oreiller ;-) etc.).

Les bâtons

Parlons maintenant des bâtons de marche, qui sont souvent considérés comme superflus, voire réservés aux personnes du troisième âge, alors que ce sont des aides fantastiques à la marche dès lors que l'on n'est pas sur du plat, et qu’en outre, ce sont des éléments essentiels pour l'abri du MUL fauché !
Une paire de bons bâtons légers peut coûter fort cher. Les Xénon Camp (environ 50€) sont à mon avis remarquables, mais on peut aussi en bricoler avec des sections de bambou récupéré gratuitement ici ou là. Il suffit de coiffer le haut avec un bouchon en plastique de mousseux pour pouvoir appuyer le pouce sans se blesser, et de ferrer le bas en l'insérant dans un bout de tube métallique (acier, aluminium ou cuivre) récupéré. En noyant une vis à bois dans de l'Araldite à l'extrémité, on obtient des bâtons légers et durables. La hauteur doit être trouvée par tâtonnements. On peut rajouter une dragonne et gainer la poignée, mais ce n’est pas indispensable.

Le couchage et l’abri

Un bon sac de couchage en duvet léger est très onéreux et assez fragile. Hors de la saison froide, les exigences sont moindres. Avant l'été, on trouve dans les rayons camping des hypermarchés des sacs de couchage en synthétique à moins de 10€. Ils sont souvent lourds et encombrants, mais en cherchant bien, il n'est pas rare de trouver des sarcophages sans fermeture, légers et bon marché. Sinon, toujours par temps clément (au-dessus de 10°C), le sursac thermique de Décathlon, vendu aux alentours d'une quinzaine d'euros, est – utilisé en sac de couchage – très bien adapté.
Comme tapis de sol, une couverture de survie épaisse (argentée) est une bonne solution. Un vieux rideau de douche, dont on aura découpé le bas (souvent sale et moisi) et le haut (d'où les œillets s'arrachent ;-)) sera aussi tout à fait utilisable. En cas de forte pluie, on pourra les rabattre sur le sac de couchage pour se protéger des éclaboussures.
Les matelas mousse très bon marché des hypermarchés sont en général sans intérêt. On a une option ultralégère avec le protège-soleil de pare-brise aluminisé (environ 3€), sinon, les matelas mousse bas de gamme des magasins de sport assureront un peu plus de confort, au prix d'un poids et d'un encombrement accrus.
Quant à l'abri lui-même, poncho-tarp ou tarp sont les solutions MUL par excellence. On en trouve d'excellents à des prix élevés, mais des montages très économiques ont été mis au point – il y en a de nombreux sur le forum RL. Je présenterai ici deux bricolages qui ont été testés de façon intensive : le poncho-tarp pour le solitaire, et l'abri-bâche qui peut abriter deux personnes.
À partir d'un poncho bon marché, mais assez solide (ici un poncho respirant de Décathlon), auquel on aura rajouté des œillets s'il n'en a pas d'origine, on peut faire un abri de type « lean-to » qui, bien orienté, abritera même d'une pluie battante. La photo ci-dessous le montre monté, et la description de la réalisation se trouve là : (mots-clefs : « poncho tarp Décathlon » sur randonner-leger.org).

Pour deux personnes, on pourra utiliser une bâche économique de 2x3m (en vente dans beaucoup d'hypermarchés, mais aussi dans les magasins de bricolage). Le problème de ces bâches est la rapidité avec laquelle les œillets soumis à un effort s'arrachent : une solution est l'utilisation d'une faîtière pré-tendue, ainsi que d'anneaux de caoutchouc (chambre à air découpée) pour diminuer les efforts (mots-clefs : « abri bâche » sur randonner-leger.org). La photo suivante montre un tel abri, qui a été utilisé par deux MULs sur le GR 20 en Corse.

Pour les mâts, on utilisera dans les deux cas les bâtons de marche (bricolés en bambou par exemple), et pour les piquets (sardines), on achètera 6 à 8 sardines en aluminium. Pour le MUL vraiment très fauché, une idée est de récupérer aux objets encombrants une vieille roue de vélo, de couper des longueurs de 20cm de rayons, et d'en plier une extrémité à 90° sur 2cm pour ne pas s'abîmer les doigts en les enfonçant.
Si la solution tarp vous rebute, on trouve juste avant l'été dans les hypermarchés des tentes légères mono-paroi et très bon marché (moins de 10€), mais si l'intimité est meilleure, la protection contre la pluie n'est pas augmentée, et la condensation est souvent élevée.
Enfin, un paréo léger en synthétique (à la rigueur en coton très léger) peut être utile comme drap s'il fait très chaud, ainsi que comme vêtement de nuit pour aller aux toilettes dans un camping, voire comme vêtement tout court en attendant que sèche votre lessive.
Bien que grand adepte du hamac, je n'aborde pas ici cette technique de bivouac qui n'est pas assez polyvalente et est souvent plus onéreuse.

La popote (réchaud, gamelles, récipients, couverts, couteau, gourdes)

Un réchaud à alcool bricolé avec une canette de bière ou d'autres boissons – de préférence en aluminium (car plus léger, insensible à la rouille, et bien assez résistant) est la solution « MUL fauché » de rêve : on se reportera au tutorial sur le site de RL, où le wiki et une vidéo montrent comment faire en quelques minutes cet objet de haute technologie qu'est le P3RS (mots-clefs : « P3RS » sur le wiki de randonner-leger.org, ou sur Google). L'alcool à brûler sera transporté dans une bouteille de 0,5 litre de boisson gazeuse. Ce n'est que pour des durées supérieures à la semaine que le gaz est intéressant en poids, mais le coût des cartouches est non négligeable...
Pour la popote, on trouve des kits en aluminium pour quelques euros. En fait, on n’a besoin que d’une casserole avec son couvercle, et une vieille casserole en aluminium au manche raccourci sera suffisante. Une cuiller en plastique robuste ou en métal, un bol et un gobelet faits par exemple avec le fond de bouteilles de lait d’1 litre et d’un ½ litre, un briquet, un pare-vent tiré d’un moule à gâteau jetable suffiront aux besoins. Un canif pliant – genre Opinel ou petit couteau suisse (pour le tire-bouchon ;-)) – complétera l’ensemble.
On peut d’ailleurs se payer le luxe de se faire pour un coût nul la popote la plus légère au monde (80g), en utilisant comme réchaud un P3RS fait dans une mini-canette, sur laquelle vient se poser une bouilloire constituée d’une canette normale en alu (voir photo) ; une vieille chaussette célibataire servant de manique, et de housse où tout se range emboîté !
Une ou deux bouteilles d'1,5 litre de boisson gazeuse remplaceront très avantageusement les poches à eau ou autres gourdes.

La nourriture

(ndlr : nous avons consacré un dossier complet à la nourriture de bivouac dans CA10).
Pour commencer, oubliez les lyophilisés ! Très peu de calories pour beaucoup d'euros, avec en général des qualités gustatives pour le moins peu exaltantes... Oubliez aussi dans la majorité des cas les plats préparés en boîtes de conserve, au poids dissuasif.
Les MULs de RL ont un sous-forum dédié à la nourriture en rando : « Gastronomie MUL ». Ici, nous allons juste donner quelques pistes.

Tout d'abord, le conditionnement : acheter des sachets refermables solides (genre « ziploc » spécial congélateur – si possible avec tirette de fermeture) et les marquer au feutre indélébile (soupes, céréales, sachets de thé, sucre, épices, etc.) est un excellent investissement. On pourra aussi récupérer des petites boîtes en plastique fort légères (champignons séchés par exemple). L'huile sera stockée dans une bouteille plastique de soda de 25cl. (l'huile – même l'huile d'olive – est peu chère, très calorique, et utile à bien des recettes de randonneur :-)). Le sel, le poivre et les herbes seront mis dans des boîtes de pellicule photo (ndlr : ou dans de petits tubes par exemple de vitamine ou d’homéopathie ; les boîtes de pellicule photo ne courant plus les rues :-) et n’étant pas forcément en plastique « alimentaire »), enfermées ensuite ensemble dans un ziploc.
Pour le petit déjeuner, une bonne idée est de préparer son propre muesli en mélangeant à l'avance des flocons d'avoine avec des raisins secs, des amandes et du lait en poudre – on peut bien sûr varier la recette – et conditionner le mélange dans des ziplocs (ndlr : ou des bouteilles plastiques, légères et très solides) : le résultat est plus sain et bien moins coûteux que les mélanges du commerce. Thé, café (en poudre ou en dosettes) et sucre seront dans des ziplocs.
Pour le repas de midi, si on veut éviter un arrêt trop long avec cuisson de nourriture, acheter du pain, du fromage et du saucisson lors de la traversée de villages ne vous fera pas déchoir ! Si vous êtes loin de zones habitées, faites avant le départ provision dans des magasins africains de pâte de dattes et de pâte d'arachide (on en trouve en boîte plastique de 500g) : l'une et l'autre valent moins de 4€ le kg, avec plus de 600 kcal /100 g.
Le repas du soir sera souvent chaud : même avec un P3RS on peut faire cuire des pâtes – les capellinis demandent 3mn. La semoule se contentera d'être arrosée d'eau bouillante. Un produit miracle – que l'on trouve aussi pour presque rien dans les magasins africains – est le « gari » qui est de la semoule de manioc (ainsi que sont la farinha brésilienne et le couac des Guyanes – plus difficiles à trouver) : mélangez dans un bol une soupe en sachet avec du gari, ajoutez un peu d'huile, d’ail séché et de piment (facultatifs), verser de l'eau bouillante, et vous aurez un plat roboratif et vraiment délicieux pour un coût ridicule !

Parmi les très nombreux autres aliments intéressants, il faut mentionner les fruits et légumes secs (il est d'ailleurs facile d'en faire sécher soi-même), la viande séchée ou « jerky » (là aussi, à préparer soi-même), le fromage râpé, etc.
Bien qu’il soit loin d'être indispensable de boire de l'alcool, je signale que le vin et d'autres boissons plus fortes peuvent être transportés sans problème dans des bouteilles en plastique ;-)...

Toilette, pharmacie

La trousse de toilette consistera en un ziploc robuste, et se réduira au minimum : une brosse à dents (couper le manche fera gagner quelques grammes, mais permettra surtout de ne pas crever le ziploc ;-) ), un morceau de savon de Marseille dans un sachet plastique (un préservatif non lubrifié est parfait), rasoir jetable si vous vous rasez, et comme serviette et gant une serpillière de ménage en microfibres non tissées (plus efficace et dix fois moins chère que les serviettes high-tech des magasins de sport). Le savon de Marseille – à mon avis parfait en rando comme dentifrice et comme shampooing – permet en outre de faire sa lessive :-D...
Quant à la pharmacie, je me garderai bien de donner une liste type, chacun faisant son choix personnel… (ndlr : lorsqu’on voyage pas loin de la civilisation dans un pays occidental, typiquement quasiment partout en France métropolitaine, on peut se contenter d’une pharmacie assez réduite).
Les comprimés seront sortis de leurs boîtes en carton, et les plaquettes attachées ensemble avec un élastique pour limiter les risques de détérioration (ndlr : on peut aussi mettre une bande de scotch sur la face « aluminium » de la plaquette).

Le reste (boussole, cartes, frontale, etc.)

Une boussole rudimentaire (il existe une Silva à moins de 5€) est à mon avis bien suffisante, mais aussi indispensable. Le GPS ne fait pas partie du matériel du randonneur fauché, et est à mon avis superflu dans plus de 95% des cas pour randonner en Europe.
Les cartes détaillées sont très chères, et souvent pas à jour. Dans beaucoup de cas, une simple carte routière Michelin au 1/250.000e vous évitera de vous perdre, et si vous suivez des sentiers balisés, une bonne idée est de reporter à l’avance leur tracé approximatif sur cette carte : le balisage vous suffira ensuite. Hors sentier type GR, baguenauder au hasard des chemins en vous fiant à la boussole pour choisir les grandes orientations est une méthode pleine de charme et d'agrément !
Une lampe de poche est presque indispensable. On trouve des frontales à LED pour moins de 10€ dans les solderies et magasins de bricolage, mais investir 20€ dans une frontale de marque correcte est probablement une bonne idée (ndlr : une frontale très légère est fournie avec l’abonnement à Carnets ;-)). Prenez en une qui utilise des piles AAA plutôt que de coûteuses piles au lithium.
Tout le reste (musique, appareil photo, etc.) est du superflu parfois très cher, souvent inutile, et même néfaste si cela vous isole du paysage et des gens rencontrés. Un carnet et un stylo, peut-être un livre de poésie, voire un cahier à dessin et une boîte de gouache d'écolier vous ouvriront bien d'autres portes...

Commentaires
balto38 - 26 oct. 2018
1 messages
Joli article , on peu aussi demander à un collègue ou visé l'occasion meme pour les chaussure.