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Projet kayak poético-absurde "Ramène ta fraise!" Le Mans-Pornic en kayak pour une glace à la fraise.

(réalisé)
  Si j’allais jusqu’à la mer pour voir?! Et puis, le film “Comme un avion” sort en salle. Incroyable ironie, le film a des similitudes avec mon vécu personnel! Je décide de contacter la prod. pour faire de la fiction une réalité : qu’avez-vous fait du kayak du tournage? Après plusieurs mails sans succès, je les appelle... Le kayak appartient à...Podalydès lui-même. Je n’insiste pas...
Le Mans-La mer, mais dans quel but? Je regarde une carte...Tiens Pornic! Petit, j’y mangeais de succulentes glaces à la fraise. Mon but, je l’avais : Le Mans-La Fraiseraie !
Je trouve un vieux kayak et je le transforme en kayak de voyage : le “Ramène ta Fraise!”.
Je pars le 19 septembre pour 350 km sur la Sarthe et la Loire. Je fais de nombreuses rencontres : un homme qui a descendu la Tamise avec son fils. Un pionner du BASE-Jump en pleine campagne. Un éclusier-musicien qui m’a joué “Rame” d’Alain Souchon, un pêcheur préparant sa traversée de l’Atlantique,...! Des villages pittoresques, Béhuard, etc, des bivouacs sur la Loire magnifiques... Et, à l’arrivée à Pornic, le 3 octobre, une glace à la fraise bien méritée! Travaillant sur Robinson avec sa classe de 5e A, Amandine Pineau-Meiche, professeur de français au collège Costa Gavras au Mans, m’invita pour présenter mon périple. Je voulais surtout leur dire qu’il est possible de voyager à moindre coût. L’aventure commence quand on ferme  la porte de chez soi. Il faut suivre ses rêves car ils connaissent le chemin !

Adrien Boulard.


kayak de rivière / randonnée/trek
Quand : 19/09/15
Durée : 14.5 jours
Distance globale : 340km
Carnet publié par hadnb le 18 sept. 2015
modifié le 11 févr. 2016
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Vue d'ensemble

Le compte-rendu : 19,20,21 septembre 2015 (mise à jour : 10 févr. 2016)

 
Jour1 : 19 septembre 2015.
Départ : du centre-ville du Mans à 10H00.
Arrivée : à Moulinsart, Fillé-sur-Sarthe vers 17h30.
Distance parcourue (en kayak et à pied pendant les escales) = 18,73 km.


Ça y est ! C’est le jour J! Je me lève et prends mon petit déjeuner en vitesse avant de charger le kayak et tout mon matériel dans ma camionnette avec l’aide de ma compagne Virginie. Il faut se dépêcher, j’ai donné RDV à 9h00 au journaliste de Ouest France à la descente de bateaux au 159 quai Ledru-Rollin au Mans.
09h05. Nous arrivons avec 5 minutes de retard. Mon oncle et ma tante discutent déjà avec le journaliste.
Un cabanon de chantier se trouve sur le quai.Il appartient à l’entreprise de travaux publics...Boulard ! Cette descente choisit sur google maps pour pouvoir traverser le centre-ville du Mans (le port se trouve à la sortie du centre-ville) porte bien son nom ! (Anthony ne loupera pas la photo)
Je salue tout le monde et commence à descendre mes affaires. Je pensais avoir tout préparé pour être prêt et ne pas faire attendre le journaliste mais je m’aperçois qu’il me reste plein de bricoles à finir. Et le faire pendant qu’on me pose des questions, n’optimise pas la chose et j’ai peur d’oublier un détail ou une affaire qui pourrait être importante.
Anthony ne voulait pas louper mon départ. Toujours là lorsque je fais un délire, il devient mon photographe « délirium » attitré. Le voici qui arrive et commence les shoots.
09h57. Après une heure de questions/réponses/Tetris, je pense ne rien avoir oublié et avec Virginie nous descendons le kayak pendant que mon oncle s’occupe de descendre la fameuse remorque.
Me voici donc au bord de l’eau. Les pontons sont prévus pour les petites embarcations ce qui me facilite la tâche pour couler dans le kayak. Mais je fais très attention car tout le matériel est chargé et ce serait dommage de se retourner dès le début et de commencer l’aventure mouillé. De plus, mon panneau solaire n’est pas insubmersible et je n’ai pas trouver de caisse étanche adéquate.
Me voici dans le kayak. Drôle de sensations. Partagé par le plaisir de partir et en même temps, une sorte de lourdeur sur mes épaules, inconsciente, en imaginant tous les coups de rame que je vais devoir donner.
10h03. Je dis « au revoir » à tout le monde et je donne les premiers coups de pagaie. Ma remorque me suit à environ 2 mètres derrière moi. Le temps est gris mais stable. Je passe devant la muraille Saint-Hilaire et les pans de Gorron qui sont les enceintes romaines qui entourent le Vieux Mans. La cathédrale me salue et je passe les ponts du centre-ville. Me voici déjà au port du Mans. Virginie, mon oncle et ma tante m’attendent.
Une petite image de la statue en mémoire des frères Wright et je longe l’île aux planches et me voici à ma première écluse. Une famille à vélo et remorque avec leurs enfants sont intrigués par mon embarcation et me demande d’où je viens et où je vais. Je réponds pour la première fois du périple que je viens du centre-ville du Mans et que je pars manger une glace à la fraise à la Fraiseraie de Pornic ! Ils croient d’abord à une blague mais Virginie qui vient d’arriver à l’écluse leur confirme. Ils me souhaitent bonne route et bonne dégustation !
L’éclusier me libère, je dis une dernière fois « au revoir » à ma famille et me voilà parti pour de bon.
13h00. Me voici à la deuxième écluse de la journée. Une fois passée, je me retrouve devant la péniche Excelsior à Allonnes et le pont Arc-en-ciel. A peine un kilomètre plus loin, un barrage et la troisième écluse de la journée.
14h00. Quelques kms, j’aperçois l’église d’Arnage au bord de l’eau. Un peu plus loin une descente à bateaux. Voici un arrêt idéal pour me dégourdir les jambes et manger mon repas du midi : une barre aux céréales.
Alors que je dégustais mon repas copieux, (j’avais réactivé le réseau de mon téléphone) mon portable sonna. La personne au bout du fil (ou du satellite plutôt) était le directeur de la Fraiseraie de Pornic, Christophe Mazaut. J’avais envoyé un mail il y a un peu plus d’un mois et depuis je n’avais pas eu de nouvelles. Il me dit que lui et son équipe m’attendraient et feraient une fête lors de mon arrivée et que je devais le prévenir deux ou trois jours estimés avant mon arrivée.
Bonne nouvelle ! Ils ont eu mon message, je suis sûr de manger la glace à la fraise !
Le port d’Arnage avait des airs estivaux. Les nuages gris du matin ont été chassés par un ciel bleu digne du mois de juillet. Le soleil tape fort pour mi-septembre. A une péniche, des jeunes sont attablés et prennent un bain de soleil. Ils me regardent passer bouches bées.
Un peu plus loin, un pêcheur crie après moi. Un gros poisson lui a embarqué sa canne à pêche. Je la retrouve un peu plus loin près de la berge opposée et la lui rapporte.
Une 4e et dernière écluse de la journée.
17h17. J’arrive à Fillé-sur-Sarthe. Bientôt devant moi le barrage de Moulinsart. Je ne sais pas comment se comporterait le bateau si je tentais de franchir le barrage. Un kayak, c’est beaucoup plus instable qu’un canoë. Est-ce que mes affaires sont suffisamment ficelées ?
Il n’y a pas d’accès facile à la berge mais un muret. Bien sûr, 20 mètres sur ma droite, je peux prendre le canal mais il finit forcément par une écluse et elles sont ouvertes de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00. D’une part, il est trop tard, et de deux, je préfère passer par la rivière plus sauvage et plus authentique.
J’aperçois 2 jeunes pêcheurs sur le seul accès à la berge, un escalier en bois. Je m’excuse de les déranger et sort à leur niveau. Ils me disent qu’ils allaient arrêter de toute façon. Je leur demande si ça ne les dérange pas de me donner un coup de main pour transporter toutes mes affaires sur la berge de l’autre côté de Moulinsart. Ils s’appellent Enzo et Yohann. Ils acceptent volontiers et après 5 ou 6 tours me voilà posé près de la plage de l’autre côté du barrage. J’espère que les gérants ne me diront trop rien et accepteront que je bivouaque une nuit ici.
Je déballe toutes mes affaires et monte mon premier campement. Pendant l’installation, Maëlle Chauvin la gérante du restaurant vient me voir et m’autorise à bivouaquer. Seule condition : lever le camp avant 10H, heure d’ouverture du restaurant.
Le campement est monté. Alors que je m’apprête à rejoindre un hall abrité pour y manger ; car je vois des nuages chargés de pluie arriver, une femme, Julie Poidvin, et ses deux petits garçons viennent discuter. Elle me pose des questions sur mon périple et me propose bientôt un toit. Comme j’étais fatigué de ma première journée et comme ma tente était montée, je refusai son offre. Sa maison était à 3 kilomètres d’ici et il fallait ramener une remorque pour tout transporter...
Je les quittai bientôt et allai manger sous le hall mon tout premier repas lyophilisé...Pâté pour chien ou met succulent ? J’aurais bientôt ma réponse.
Pendant que l’eau bouillait, comme j’étais près des jeux pour enfants, 2 couples trentenaires et leurs enfants arrivèrent. Je goûtais mon repas « Survivor » au boeuf parmentier (double-portion).
Ce n’est pas mauvais. Seul problème, j’avais faim et je n’ai pas eu la patience d’attendre les 12 minutes pour une réhydratation optimale du contenu du sachet : il y a quelques grumeaux. Les jeunes parents me posent des questions et sont intrigués par mon périple. Mais ils trouvent cela génial. Ils sont surpris que je n’ai pas pris la peine de planifier en détail mon parcours. Je leur dis que nous ne sommes pas non plus au milieu de la forêt amazonienne. (Ils rigolent).
Je visite ensuite les oeuvres artistiques situées en plein air.
Dans la tente, logistique (recharge des batteries du téléphone et de la caméra avec la batterie tampon du panneau solaire et publication des premières photos) et puis dodo.


Comme un gosse! :)
Comme un gosse! :)
Et au milieu coule une rivière.
Et au milieu coule une rivière.
Le panneau solaire et sa batterie tampon qui rechargera mon téléphone en cas de besoin et la caméra gopro.
Le panneau solaire et sa batterie tampon qui rechargera mon téléphone en cas de besoin et la caméra gopro.
Prêt au départ!
Prêt au départ!
Shark est prêt!
Shark est prêt!
Mise à l'eau.
Mise à l'eau.
Virginie m'aide à placer ma jupe une dernière fois.
Virginie m'aide à placer ma jupe une dernière fois.
Les premiers coups de rame.
Les premiers coups de rame.
Passage devant la muraille gallo-romaine et le Vieux Mans.
Passage devant la muraille gallo-romaine et le Vieux Mans.
Première écluse.
Première écluse.
Barrage de Fillé. Le lendemain je souhaite passer par la rivière et non le canal. Ces jeunes pêcheurs me donnèrent un coup de main pour transporter mes affaires de l'autre côté du barrage sur la plage.
Barrage de Fillé. Le lendemain je souhaite passer par la rivière et non le canal. Ces jeunes pêcheurs me donnèrent un coup de main pour transporter mes affaires de l'autre côté du barrage sur la plage.
Premier bivouac à Moulinsart à Fillé.
Premier bivouac à Moulinsart à Fillé.
A priori ça semble pas top mais finalement ça se mange!
A priori ça semble pas top mais finalement ça se mange!
Le moulin où il est encore possible d'acheter différentes farines.
Le moulin où il est encore possible d'acheter différentes farines.
Je te vois!
Je te vois!
Banc de sable.
Banc de sable.
Le port d'Arnage.
Le port d'Arnage.
"C'est calme!" Les Chiche Capon.
https://www.youtube.com/watch?v=9yd9-TPAQDE
"C'est calme!" Les Chiche Capon.
https://www.youtube.com/watch?v=9yd9-TPAQDE
 
Jour 2 : dimanche 20 septembre 2015.
Départ : Fillé-sur-Sarthe (Moulinsart) à 10h51.

Arrivée : Fercé-sur-Sarthe vers 18h.
Distance parcourue (en kayak et à pied pendant les escales) = env. 19,5 km

 
8h37. Le lendemain matin, une jolie brume survole la rivière et un très beau ciel moutonneux décore le ciel.
Je vais prévenir de mon départ Maëlle Chauvin qui ouvre son restaurant. Elle me paie le café et insiste pour m’offrir...une glace à la fraise artisanale sarthoise...Mais chut ! Sinon le voyage pourrait s’arrêter là si vous en parlez !
Je reprends ma route ou plutôt ma rivière...
Les chaussettes sèchent à l’avant de mon kayak sur mon mât multi-fonctions.
12h47. Rencontre avec un barrage (étant donné que je n’ai pas pris le canal la veille et que je navigue sur la rivière). Je peux me mettre debout sur son rebord supérieur et je le descends à pied en prenant garde de ne pas glisser. Première installation dans le kayak sans appui franc contre un ponton.
Les rayons du soleil transpercent les branchages des arbres en scintillant au rythme de ma glissade. Avec mon haut thermique spécifique, mon k-way étanche et mon gilet de sauvetage j’ai chaud, vraiment trop chaud.
De longues sections de rivière en pleine campagne : pas un bruit ne pollue le concert des oiseaux. J’arrête de ramer pour en profiter en me laissant quelques instants dériver. Que c’est agréable de se laisser porter (très) doucement par le faible débit de la Sarthe, se coucher et voir défiler les nuages. Des moments si simples qu’on oublie souvent de réaliser mais qui apportent toujours autant de plénitude. Ne plus courir après le temps mais au contraire le laisser passer. Ce périple, c’est aussi l’éloge de la lenteur que je proclame. Savoir patienter et prendre le temps de faire les choses. Savoir mériter et profiter d’un voyage pour une chose aussi simple qu’une glace. Se rendre compte qu’un voyage peut commencer devant sa porte et non pas forcément à des milliers de kilomètres pour qu’il soit beau. Je reprends la double-pagaie et continue la descente.
Depuis ce matin, je me bats avec plusieurs poules d’eau pour tenter de les approcher et de les filmer. Pas facile car ramer fait beaucoup de bruit et je dois essayer de m’approcher très près pour pouvoir filmer avec la gopro (je ne peux pas changer les réglages pour économiser la batterie et je reste en grand angle). J’arrive finalement à en rejoindre une perchée sur une branche morte qui sort de l’eau. Je suis à un peu moins de 10m et je la filme. Puis elle saute dans l’eau et bat des ailes pour s’échapper tel un lourd hydravion qui n’arrive pas à décoller.
13h19. Je commence à faiblir. Ce sont toujours les 2 ou 3 premiers jours d’un voyage « à propulsion humaine » qui sont les plus fatigants. Après le corps s’adapte et prend la mesure de l’effort journalier. Avant de passer une écluse, vite, une « Clif Bar » crunchy peanut butter ! Ouf !
13h50. J’arrive à Roézé-sur-Sarthe. Une petite escale bienvenue ! Je laisse mes embarcations à un pêcheur bienveillant. Petite visite du bourg pour me dégourdir les jambes. J’en profite aussi pour écoper avec ma pompe manuelle mon canot pneumatique qui prend un peu l’eau par l’interstice de vidange.
15h00. J’arrive à la Suze-sur-Sarthe. Un barrage, je bifurque vers l’écluse.
15h20. Ecluse (habitée).
16h13. J’ai parcouru plus de la moitié de la distance entre Roézé et Fercé-sur-Sarthe. Petit « coup de barre » de l’après-midi. Une barre céréale le midi c’est un peu juste mais je le savais.
16h48. Un ponton avec une pancarte « Chemiré le Gaudin » m’indique le village et son église du XIIe siècle à 3,5km par une route et tous les commerces et les prestations que l’on peut y trouver.
18h21. J’arrive au niveau de Fercé-sur-Sarthe. Je vois sur ma droite une berge aménagée avec un petit escalier. Je continue un peu plus loin pour voir. Là, une descente à bateaux, je m’arrête car je vois quelques habitations. Un terrain clôturé près d’une des maisons : idéal pour mettre mes bateaux en sécurité si je souhaite me promener. Je vais demander si je peux m’inviter sur leur terrain une nuit. Mais l’accueil n’est pas comme je l’escomptais. La femme n’a pas son mot à dire et son regard traduit un regret de ne pouvoir m’aider. Le mari me dit qu’il s’est fait avoir une fois par une bande de jeunes qui lui a retourné son terrain et qu’il est hors de question que je m’y installe. Je suis déçu par cet accueil et ce manque d’humanisme mais je les salue et tourne les talons vers l’embarcadère. Alors que j’embarque dans mon bateau, une bande de jeunes adolescents arrive pour squatter au bord de l’eau. Alors qu’elle est juste devant moi, une fille crie « Eula, c’est qui c’lui-là ! ». Je lui réponds : « Bonjour, et « c’lui-là », c’est Adrien ». Etonnée que je réponde, elle balbutie un bonjour timide. Je rigole intérieurement. Mais piqués dans leur fierté, alors que l’envie de me poser des questions est là, ils ne le font pas. Ils me regardent rejoindre la berge en amont où se situe le petit escalier. J’accroche le kayak et le canot à un piquet et je détache caisse et sacs en prenant soin de ne pas tomber à l’eau avec. Je monte le camp rapidement. Ma tente est une tente de trek légère que j’ai depuis longtemps mais qui n’est pas usée et qui est très rapide à monter. Elle pèse 2kg et elle est profilée avec un double-toit qui créé une bavette au sol pour empêcher que le vent ne s’engouffre trop à l’intérieur. Avec ses qualités imperméables, c’est le détail supplémentaire qui est très important pour garder de la chaleur à l’intérieur.
Je m’installe à une table de pique-nique sous les arbres et je fais chauffer l’eau. Ce soir, c’est boulettes de viande avec purée de pomme de terre de la marque Travellunch. C’est mangeable. La dose suffit tout juste à me rassasier. Dans mes bagages, j’ai pris le luxe d’emporter quelques sachets de thé à la menthe et un pot (de miel) d’une contenance idéale pour mettre sucres et sachets de café pour 15 jours (en compressant un peu). Un petit thé chaud c’est agréable car il fait un peu froid et humide ce soir.
Je pars à la découverte du village. Près de l’église, la maison du presbytère est magnifique. Elle est recouverte de vigne vierge aux couleurs automnales. Un peu plus loin, une pancarte donne la direction de « la maison du temps libre ». Cela me fait sourire.
Un ciel étoilé, un village tranquille au-dessus de la Sarthe. Pas un bruit. Je retourne à ma tente pour me coucher. Publier les photos et m’occuper de ma petite logistique avant de dormir. 


Yes "Oui Craft"!
http://www.ouicraft.com/martin-fisher/?sl=fr
Yes "Oui Craft"!
http://www.ouicraft.com/martin-fisher/?sl=fr
L'eau apaise (un appel aux stressés).
L'eau apaise (un appel aux stressés).
La toile du matin. Un réveil un peu humide et froid mais les rayons du soleil me réchaufferont rapidement.
La toile du matin. Un réveil un peu humide et froid mais les rayons du soleil me réchaufferont rapidement.
Martin Fisher, the fisher man.
Martin Fisher, the fisher man.
Des troncs de palmiers particuliers.
Des troncs de palmiers particuliers.
Pas un bruit, pas une ride.
Pas un bruit, pas une ride.
Sèche-linge.
Sèche-linge.
Nénette, la cousine de Truquette. (La fille du 14 juillet réalisé par Antonin Peretjatko)
https://www.youtube.com/watch?v=gjT_jawOSUg
Nénette, la cousine de Truquette. (La fille du 14 juillet réalisé par Antonin Peretjatko)
https://www.youtube.com/watch?v=gjT_jawOSUg
Du beurre, des cacahuètes, c'est chouette!
Du beurre, des cacahuètes, c'est chouette!
Derrière, Fantasia?
Derrière, Fantasia?
Le pêcheur me garda gentiment mes affaires pendant ma visite/pause à Roézé-sur-Sarthe.
Le pêcheur me garda gentiment mes affaires pendant ma visite/pause à Roézé-sur-Sarthe.
Ce soir, c'est grand luxe : thé à la menthe avec sucre, et surtout bien chaud!
Ce soir, c'est grand luxe : thé à la menthe avec sucre, et surtout bien chaud!
Fercé, village étoilé.
Fercé, village étoilé.
Le presbytère, je m'en ferais bien ma maison!
Le presbytère, je m'en ferais bien ma maison!
L'été indien à Fercé!
L'été indien à Fercé!
Le deuxième bivouac avec table de camping (et poubelle!)!
Le deuxième bivouac avec table de camping (et poubelle!)!
A l'entrée de Fercé. Au fond, la Sarthe.
A l'entrée de Fercé. Au fond, la Sarthe.
Maison du Temps Libre.
Maison du Temps Libre.
 
Jour 3 : lundi 21 septembre 2015.
Départ : Fercé-sur-Sarthe à 10h15.
Arrivée : Malicorne-sur-Sarthe à 19h10.
Distance parcourue (en kayak et à pied pendant les escales) = env. 19,77 km

7h43. Je reçois un message via messenger d’un ami pilote ULM, Alexis Martinez. Il me dit (il ne sait pas mon projet comme la plupart de mes ami(e)s et de mes contacts) que si je continue sur la Loire, je pouvais contacter Guillaume Thorin qui selon lui est_je cite_ « aussi fou que moi ». Je le contacterai un peu plus tard.
08h08. Je pointe le bout de mon nez hors de la tente. Wouah... ! J’assiste à un lever du jour magnifique, toujours avec un ciel moutonneux.
08h23. Mes ampoules aux mains sont à feu et à sang. J’utilise des pansements type « double-peaux » (seuls pansements qui tiennent, protègent et réparent les blessures) et des pansements classiques en protections.
09h04. Je prends mon petit déjeuner : Muesli Protéine de Travellunch. Je peux lire sur la liste des ingrédients qu’il contient des « fraises lyophilisées »...Vivement les fraises de la Fraiseraie de Pornic !
10h50. Après avoir longuement discuté avec des habitants de Fercé qui se promenaient le long de la rivière, je regroupe mes paquetages sur mon kayak. Me voilà reparti. C’est agréable d’être au ras de l’eau, à glisser. Depuis le milieu d’une rivière le paysage est toujours différent et dépaysant.
11h10. Après à peine un kilomètre, voici une écluse. Je ne vois personne. Ne pouvant facilement sortir de mon kayak sur la berge, je crie pour que l’on puisse m’entendre. Rien. Un chien aboie. Je crie encore et finis par utiliser mon sifflet de détresse. Le chien aboie encore. Je siffle. Une femme finit par arriver. Elle me dit que c’est grâce au chien si elle est là. Elle a entendu du bruit au début mais comme je ne fais pas la taille d’une pénichette avec mon kayak, elle ne m’a pas vue car j’étais trop avancé par rapport aux murs d’enceinte de l’écluse. Pendant qu’elle est à la manoeuvre, nous discutons. Bien sûr de ma drôle d’embarcation et de mon projet. Elle s’appelle Gyslène et elle fait du canoë. Elle fait aussi des balades mais sur la journée. Elle m’apprend le code couleurs des écluses :
_ Un rond jaune : écluse habitée et en service (par l’éclusier),
_ Un rond bleu : écluse inhabitée ou éclusier en vacances. Il faut faire la manoeuvre soi-même (autant dire en kayak : sauter le barrage ou passer par la berge en perdant une heure...)
_ Un rond rouge : écluse fermée. Interdit à la navigation (raisons diverses : trop d’eau ou pas assez d’eau comme les eaux courues ou pollutions ou arrêté exceptionnel...).
Un mois avant de partir, j’avais contacté Pascal Lienhart l’un des « Techniciens Rivières » affecté à la Sarthe. Je voulais être sûr qu’aucune rivière ne soit en eaux courues au cours de ma descente.
Est-ce moi qui est omit de lui parler de l’intégralité de mon périple ou lui qui a fait une erreur, toujours est-il que c’est Gyslène qui m’apprend que la Mayenne est en eaux courues et par conséquent la Maine également... ! Je ne sais pas si je pourrais passer et je pense déjà à l’éventualité de faire une cinquantaine de kms par la route...
Je lui demande si quelqu’un saurait me renseigner sur la praticité en kayak de rejoindre la berge malgré l’écourue. Elle me dit qu’elle se renseigne et m’enverra un SMS dès que possible. Je la remercie. Elle me souhaite bonne route.
12h03. Une belle propriété sur ma droite me fait penser au Grand Meaulnes.
12h04. Quelques vaches me regardent passer. Cette fois-ci pas de vache à sauver de la noyade comme la dernière fois sur l’Huisne. Parfois les berges sont boueuses et trop abruptes pour laisser une vache qui s’est trop penchée remonter dans son champ. Elle peut se noyer de fatigue à tenter de remonter. La dernière fois j’ai guidé une vache sur une berge plus accueillante. Seul soucis : c’était sur la rive opposée à son champ d’origine...Une vache marron parmi des vaches blanches, les agriculteurs ont dus halluciner !
12h32. 2 oies domestiquées. Un couple en retraite a fait de leur maison (sur pilotis) secondaire au bord de l’eau leur maison principale.
12h55. J’arrive à Noyen-sur-Sarthe. Il y a une descente à bateau et un port rempli de pénichettes. J’ai faim. 2 midis avec une seule barre céréale. Avec l’effort, l’après-midi je me sens un peu moins d’attaque. Je vais demander si il y a des petits restos ouvriers ouverts. Je rencontre un couple en train de retaper leur péniche. Tournesol, c’est son nom. Oui, il y a des restos ouverts. Je pense déjà au bon repas que je vais me faire. Je leur demande si je peux amarrer mon kayak à leur péniche pour éviter que l’on me vole mes affaires. Ils acceptent. Je rejoins le quai par leur petite annexe accrochée derrière...Jeu d’équilibriste. J’arrive à pied dans le centre. Je demande à une automobiliste où se trouve le restaurant. Elle me propose de m’y emmener. J’accepte.
Me voici au restaurant « la Gariguette ». En entrée : melon et rillettes, on reste en Sarthe ! Ensuite, 4 plats proposés : je prends un steak-frites et un coca pour me redonner des forces !
En retournant au port, j’en profite pour m’arrêter à la pharmacie pour racheter pansements et « double-peaux » car je les consomme très vite.
Il est aux alentours de 17h lorsque je repars. 100 mètres plus loin, je dois passer par un canal et au bout une écluse. Mais je décide de passer par la rivière. Plus loin un grand et haut barrage et un moulin. Heureusement je vois su la gauche une digue en béton. Je m’arrête dessus et tire mes deux bateaux sur la dalle. Un mur d’1mètre 50 à franchir. Je fais glisser le kayak doucement en espérant que celui-ci ne se retourne pas et m’entraine avec lui dans sa chute. Je vise pour que sa proue ne se coince pas dans les rochers en contrebas. Ca passe. Je fais de même avec le canot en l’ayant vidé au préalable. Puis je repars. Pas mal de lentilles d’eau sur mes embarcations mais me voici à pagayer de l’autre côté. Le vent se lève. Il décolle l’eau qui chute depuis le barrage, quasi horizontalement. Un peu plus loin, je vois l’écluse...Premier rond bleu ! J’ai bien fais de passer par la rivière, j’aurais perdu plus de temps finalement à passer par la berge le long de l’écluse !
17h23. Une pause, je réactive le réseau de mon portable. Je reçois le SMS de Gyslène :
"0241814336 service hydraulique 49 lemonnier franck

0241422339 écluse Cheffes qui saura te renseigner sur les hauteurs et les accès bord de rive.
25 kms plus loin tu as Angers et ensuite que de l'eau;
avec eux tout ce régule par rapport à la Loire.
Sois heureux sur la rivière et la mer et que du bonheur. Que la vie est simple....
Gys"

18h50. J’arrive aux abords d’un magnifique château.
Quelques centaines de mètres plus loin, me voici à Malicorne-sur-Sarthe.

La veille au soir ou le matin même je ne sais plus exactement, j’avais regardé la météo en détail. Les prévisions du lendemain matin indiquaient de la pluie de 8h à 11h environ. Plutôt que de passer l'écluse dans l'incertitude de trouver un endroit où la berge est accueillante pour pouvoir descendre y bivouaquer, je me dirige vers les quais du centre-ville de Malicorne. Je demande aux passants si ils connaissent du monde qui habite le long de la rivière. Non. Je me dirige le long d'un resto et d'une maison qui donnent directement sur la rivière. Là, c'est un gite de france! Je descends et vais y frapper. 3 dames m'accueillent. Je leur demande un abri. L'une d'elle me propose une petite pièce, sorte de dépendance au gite. C'est magnifique! Au sec! De plus, un monsieur qui habite la maison d'à côté me propose de mettre mes embarcations a l'abri sous sa terrasse qui donne sur la rivière. Un mur de lierre les abrite aussi des regards indiscrets. Grand luxe! Je remarque que sur la terrasse chaises et tables en fer sont percées d’un logo en forme de deux fraises, drôle de coïncidence !
Finalement, après avoir déchargé mon matériel, les femmes me proposent de boire une bière. On discute beaucoup, de mon périple, de voyages que j’ai pu faire à vélo de leurs voyages. De la vie de la soeur lorsqu’elle habitait au Canada.
Elles ne souhaitent pas que je dorme dans la dépendance et me propose un lit inoccupé. Je refuse poliment et leur dit que la dépendance me suffit mais elles insistent. Et puis, elles me proposent aussi de prendre une douche! J’accepte volontiers. Enfin, je discute un peu et part dans le centre pour manger. Le resto ne sert plus mais un camion pizza sur la place fera l'affaire! Les yeux plus gros que le ventre je prends la plus grande..! Tant pis, les restes feront le repas du midi le lendemain! Je mange la pizza sur la terrasse du gîte.
Je rentre finalement dormir. Un bon lit plutôt qu’un matelas autogonflant, ça a parfois du bon ! Je m’endors sans demander mon reste.


Une des raisons du voyage : se lever naturellement à l'aube pour admirer le lever du jour. Une chose simple et belle, souvent oubliée.
Une des raisons du voyage : se lever naturellement à l'aube pour admirer le lever du jour. Une chose simple et belle, souvent oubliée.
Rustines du kayakiste.
Rustines du kayakiste.
Des fraises lyophilisées...
Des fraises lyophilisées...
Gyslène, éclusière.
L'écluse, quand on n'est pas aussi grand qu'une pénichette, il faut siffler, parfois longtemps.
Gyslène, éclusière.
L'écluse, quand on n'est pas aussi grand qu'une pénichette, il faut siffler, parfois longtemps.
Des vaches prudentes.
Des vaches prudentes.
Des oies domestiquées.
Des oies domestiquées.
Noyen-sur-Sarthe.
Noyen-sur-Sarthe.
Mon nouvel ami.
Mon nouvel ami.
Le château en amont de Malicorne-sur-Sarthe.
Le château en amont de Malicorne-sur-Sarthe.
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