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Philavelo entre Santiago et Caracas en passant par la Guyane - 2012

(réalisé)
Tout est dans le titre.... Relation de voyage (par messagerie internet interposée) - 90 jours en solo intégral ou presque!
vélo de randonnée / VTT
Quand : 05/03/12
Durée : 90 jours
Distance globale : 6127km
Dénivelées : +9513m / -9645m
Alti min/max : 126m/3566m
Carnet publié par Philavelo84 le 25 nov. 2016
modifié le 12 mai 2017
Mobilité douce
Précisions : A la nage?
600 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Trinidad / Guaramerim (mise à jour : 29 nov. 2016)

Distance section : 2475km
Dénivelées section : +400m / -456m
Section Alti min/max : 156m/288m

Description :

Portion Trinidad / Garamerim sur une barge de transport de fret (pas de ligne voyageurs). Nous avons emprunté les rios Ibaré et Marmoré pour finir dans le rio Madeira, du moins je crois....

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Le compte-rendu : Trinidad / Guaramerim (mise à jour : 29 nov. 2016)

Olà, je suis rentré au Brésil ce matin.....Cette semaine a connu de nombreux rebondissements mais je ne pourrais vous en livrer qu’ une version épurée malheureusement, il n y aura pas d'odeurs, de bruits et pour les photos il faut oublier car dans le campo l'internet pédale comme moi dans les bosses.....
 Je vous avais laisse à Trinidad où le lundi, j'avais trouvé un bateau assez facilement pour un départ Mercredi. Le capitaine ou celui qui s'était présenté comme tel, s'appelait Omar. Le Mercredi, je rends la chambre et je me présente avec armes et bagages au port, là il me dit que finalement il ne partira que Jeudi car le chargement n'est pas terminé, assez désappointé, j'en profite pour manger du poisson, le surubi, délicieux et je retourne à Trinidad où je prends une nouvelle chambre beaucoup moins confortable (en fait la pire que j'ai eu depuis 6 semaines), car je n avais pas budgété ce retard et je ne voulais pas reprendre de Bolivianos. Le lendemain, je retourne au port à midi mais cette fois-ci sans la carriole, méfiant, le mécano me dit que finalement il ne partira que demain et encore çà n'est pas sûr, désappointé est un terme faible pour exprimer mon dépit, il y avait un deuxième bateau qui chargeait des bouteilles de gaz depuis 3 jours, il me dit qu’ il partira demain c'est certain, je me rends quand même au 3 éme port sur le rio Marmore, les autres sont sur le rio Ibare, pour être certain de ne pas laisser passer la buena suerte......Aucun bateau. Je retourne surveiller le chargement de los Carzas, c'est le nom du bateau, ils terminent en fin d après midi et Omar me dit qu’ ils partiront c'est sûr le lendemain. Ce soir là, je rencontre Albert, un Suisse qui voyage depuis 30 ans, il a travaillé pour l'ONU, le HCR un peu partout sur la planèteà, il a été marin sur un bananier entre l'équateur et l'Europe, 3 tours du monde a son actif....Il est enregistré à l ambassade Suisse aux Philippines, il n'est plus très Suisse....Un curieux bonhomme apatride et citoyen du monde en même temps, très instructif, il n y a pas beaucoup de pays où il n'est mis les pieds, à part la Chine.....La saga continue.....Le lendemain, donc Vendredi, le bateau part enfin à 10H30, l'autre n'a toujours pas fini de charger les bouteilles de gaz, nous descendons le rio Ibare, une cinquantaine de mètres de large, à 18H30 nous rencontrons la confluence avec le fameux rio Marmore, un monstre qui mesure jusqu’à 1 km de large par endroit, première volée (sortie des moustiques pour les non initiés), infernal. La le récit va prendre un tournant épique car a 1 h00 du mat, avarie moteur, ils sortent le canot à moteur et avec un moteur de 30 chevaux essaient tant bien que mal d éviter que nous nous échouions, pour mémoire, nous poussons 4 barges remplis de 1650 fûts de 200 litres de goudron, pour faire la dernière couche de la route Guaramerim - Riberalta. Ordres et contre ordres ont le résultat attendu, nous nous échouons....A priori, un cylindre ou 2 ont passé la segmentation à travers, c'est un 6 cylindres avec un turbo, genre moteur de camion. Nous repartons à 3H00 du mat, le moteur bouffe alors un litre d'huile tous les 3 heures. A 9H30, le lendemain matin, avarie gouvernail, j'en profite pour me rapprocher de la bête, si je peux aider...La suite va réveiller les souvenirs de Georges, dés le départ il fumait noir à l accélération, je m'étais dit, plus de turbo et manque d air....J'ai finalement fait de la mécanique pendant 2H00, nous avons démonté la turbine du turbo, éliminé les prises d air, etc.....Tout le monde était content. La suite est plus conventionnelle, elle a consiste à une chasse a l'huile, le rio Marmore n est quasiment pas habité, nous avons ramé les 2 seuls bateaux croisés pendant ces 4 jours et 4 nuits, jusqu’à ce qu’ il ne reste plus qu’ un seul litre d huile, c est à dire 3 heures de navigation. Et comme par miracle l'huile est arrivé à nous juste à temps grâce à la VHF, car le 3eme jour nous avons traversé des zones habitées et là çà a été un ballet incessant de jour comme de nuit de barques venant s'amarrer au bateau pour décharger des poules, un cochon, des bananes, des passagers.....jusqu’à 50 passagers dont certains ont quitté le bateau un peu plus tard en pleine nuit pour une destination inconnue, du moins pour moi....Nous avons enfin touché Guaramerim ce matin (Mardi) à 2H00 du mat après 4 jours et 4 nuits de navigation. En guise d épilogue, à cette semaine un peu hors du temps, il faut que je revienne sur l'embarquement....En fait, le commandant n était pas Omar mais Ore, celui ci fût mécontent de la méprise et nos relations furent tendues jusqu’à l épisode mécanique. Omar était le comptable du patron du bateau, un ganadero (éleveur), qui ont voyage avec nous, ainsi que sa femme jusqu’ a la fin. Des qu’ ils nous ont rejoint en moto quelques heures après le départ, mon statut a change, j ai eu droit aux égards de passager de première classe, invite a leur table, car pour les autres ca n est pas la même histoire. Apres l épisode mécanique le patron voulait m embaucher comme mécano.....a 3000 Bols par mois, car je lui avais dit 3000Euros par mois, ce qui fait en fait 300Euros....Les conditions de vie sur ces bateaux sont très dures et pas moins de 4 familles de l équipage y vivent en permanence, c est un petit hameau ambulant, avec des gamins partout, de la vie.....Ce voyage a été fabuleux, hors du temps et de l espace conventionnel, le fameux bateau qui chargeait du gaz ne voyage pas la nuit lui, je n ai donc pas regrette un seul instant, mon choix, ca aurait fait une semaine de voyage.... Il est difficile de rendre compte de ce périple mais j espère vous avoir fait vivre un peu cette aventure épique..... Ce matin, j ai passe la frontière et j ai quitte Guaja merim, destination Porto Velho, pour 3 étapes, la première a tourne court (50 bornes), un déluge pendant 3 heures et plus de village après, la raison l a emporte, je me suis arrêté dans un bled dont je ne me rappelle même plus le nom, les prix ont double....Demain je pars donc pour faire 2 fois 140kms. Rdv a Porto Velho, viva lo Basil.
Ola, me revoilà.....J ai oublie de vous raconter l histoire du cochon. Sur le bateau, le 3eme jour, ils ont charge sur une des barges, un cochon vivant a partir d une barque, alors que nous naviguions. La bête avait les pattes arrières ligotées et vu le traitement qu’ elle a subi, j ai demande si elle était toujours vivante, il m a répondu qu’ il n y avait pas de problème....La bestiole est restée toute la journée au soleil et finalement un des marineros l a aspergée d eau. Elle est un peu longue mais vous allez comprendre pourquoi...Vers la fin de la journée, ils se rendent compte que le cochon a réussi a se détacher de la barge et il git la tète dans l eau, noyé. Sans perdre de temps, ils l égorgent et commence a le dépecer. Le patron me dit alors: ca arrive parfois que certains passagers finissent comme cela, c est de l humour Bolivien, a gouter avec modération. Je lui réponds alors que les autres passagers s attroupent pour assister au dépeçage de la bête, qu’ ils commencent vraiment a avoir peur. La contagion gagne.... Ils le pendent ensuite sur la barge ou il est reste un jour et une nuit de plus, les tripes a l air. Le lendemain matin au réveil ma frontale que j avais mis sous mon hamac a disparu. Un peu plus tard je sors mon GPS pour voir ou nous sommes et Omar s étonne de ne pas l avoir vu avant, je lui réponds que ma frontale ayant disparu ce matin je suis discret...Il le répète au patron qui me demande de préciser les faits et il me dit qu’ ils vont chercher. Il rajoute que s ils trouvent le fautif ils le tueront, la c est moi qui ait commence a avoir peur...La frontale n a pas refait surface pour autant, je lui ai dit que le problème n était pas tant la valeur de l objet mais plutôt la confiance qu’ il avait dans son équipage, les passagers n avaient pas accès au pont supérieur. La morale de l histoire c est dans ces contrées la vie humaine n a pas plus de valeur que celle d un cochon, a méditer...  
çà va descendre sur le rio Marmorè...
çà va descendre sur le rio Marmorè...
C'est passé!
C'est passé!
Le fameux cochon qu s'est noyé tout seul.
Le fameux cochon qu s'est noyé tout seul.
Qu'à cela ne tienne, il sera livré mort au lieu de vif!
Qu'à cela ne tienne, il sera livré mort au lieu de vif!
The captain.
The captain.
El mecanico....
El mecanico....
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